25.11.10

Le retour...

On a atterri à Paris il y a 5heures. Il fait froid. Il pleut (mais il pleuvait aussi ce matin à Istanbul...).

Étrange de se dire qu'on était à Istanbul ce matin... Voilà en grande partie pourquoi je n'aime pas prendre l'avion et pourquoi je ne regrette qu'on ait fait l'aller en train (même si ça revient bien plus cher qu'en avion).

Il va surement nous falloir un peu de temps avant de se remettre les idées en place, faire le tri dans les photos, finir proprement le carnet de croquis (on essayera de les mettre en ligne pour ceux à qui on ne pourra pas les montrer en vrai).

A chaud les choses qui m'ont le plus marqué sont peut-être Pétra, le Wadi Rum, les syriens, Safranbolu... (cliquez sur les liens pour retrouver les articles correspondants)
Il y en a plein d'autres évidement qui ne demandent qu'à revenir par ci par là à notre mémoire.

Pendant ce petit tour au moyen-orient on a aussi beaucoup discuté de nos autres envies de voyage (Amérique du sud, Scandinavie, Inde...). On rentre donc avec plein d'envies de repartir...

A suivre...

24.11.10

(Derniers jours à) Istanbul...

Je crois que ça ne m'enchantait pas tellement de repasser à Istanbul.
C'était plus une étape obligatoire avant de prendre l'avion pour rentrer en France.

On avait déjà été un peu déçus en arrivant ici il y a 2 mois après avoir traversé l'Europe en train. Moins émerveillées que la première fois (on y était déjà venu ensemble il y à 3 ans, moi il y 7 ans), l'impression de trouver une ville encore plus touristique que dans nos souvenirs, le grand bazar plus propre, plus aseptisé et plus froid, les quartiers qu'on aimait (parfois mal) restaurés, les maisons bariolées et de guingois détruites, les stambouliotes moins accueillants ...

Le voyage n'avait vraiment commencé qu'en arrivant à Ankara.
Un peu comme si la fameuse porte de l'Asie avait été déplacée de quelques 500km vers l'Est. C'est en tout cas là-bas qu'on avait enfin trouvé de la nouveauté et du dépaysement.


Hier matin en arrivant c'était pire que tout. Je passe la galère pour trouver un lit en dortoir à un prix pas exorbitant...
L'après midi à trainer un peu dans les bazars et les coins qu'on connait s'est vite finie à l'hôtel devant internet.
Ce matin je vous aurait dit qu'il n'y a plus rien à voir à Istanbul à part quelques jolies mosquées (tout aussi belles en carte postale...).

Et puis on s'est promené au hasard dans des quartiers qu'on connaissait moins ou pas du tout. On s'est un peu perdu dans les ruelles des quartiers populaires. On a découvert mille petites merveilles au coin de rues qu'on avait emprunté des dizaines de fois, de caravansérails magnifiques en petites place bien agréables.
Bref on s'est un peu réconcilié avec cette ville dans laquelle on pensait mettre les pieds pour la dernière fois avant un bon moment.


Loin de moi l'idée de me faire guide touristique ou conseiller en voyage...
mais si vous venez (ou revenez) un jour à Istanbul éloignez vous au plus vite de Sultanhamet (le quartier historique), passez y une journée tout au plus, n'y dormez pas. Perdez vous dans d'autres quartiers (parfois étrangement près du cœur touristique), là où les autres touristes vont moins.
Vous découvrirez une ville bien plus authentique que celle des cartes postales, pleine de merveilles et incroyablement agréable avec parfois des airs de petit village malgré ses 20 millions d'habitants.

Il y a encore des choses à voir à Istanbul... mais comment ai-je pu en douter un seul instant...

22.11.10

Safranbolu et Yörük

Safranbolu sera donc l'avant dernière étape de ce voyage. Avant de retrouver Istanbul demain au petit matin...
Une étape un peu plus longue que prévu et que nécessaire (suite à l'Aïd-El-Kebir, tous les bus pour Istanbul étaient complets jusqu'à ce soir)...

Safranbolu est une petite ville fort agréable pas tout à fait entre Ankara et Istanbul
De jolis maisons ottomanes plutôt bien conservées et/ou rénovées (qui nous ont un peu rappelées la vieille ville de Sarajevo ; elle-même nous ayant rappelé la Turquie. La boucle est donc bouclée...), des petits accents d'Europe de l'Est (qui n'est pas si loin que ça après tout), un petit côté carton-pâte et disneyland au premiers abords (surtout en plein pendant les vacances quand la ville était envahis de touristes turcs) et je commence à me perdre entre toutes ces parenthèses.

Quoi qu'il en soit on a bien apprécié se promener dans les petites rues plus ou moins bien pavées de gros galets, entre marchants de merdouilles, petites places, cafés typiques et quartiers désertés par les touristes. Un peu moins apprécié (pour ma part en tout cas) le froid, l'automne et l'arrivée de l'hiver qui commencent à se faire cruellement sentir mais qui ajoutent malgré tout à l'ensemble un côté bucolique assez plaisant.

Lorraine, elle, était toute joyeuse de pouvoir enfin sortir son bonnet et ses mitouffles et s'extasiait devant chaque feuille morte...

Un petit tour hier dans le petit village de Yörük bien sympathique lui aussi avec également son lot de maisons ottomanes, ses petits cafés, ses Gôzlemes délicieuses (une sorte de crêpe), ses Baklava pas terribles, son petit cimetière à l'entrée du village et sa belle promenade tout autour.

On prend donc un bus de nuit ce soir pour Istanbul où l'on passera nos 2 derniers jours.


Quelques photos de Safranbolu et Yörük ici.

Changement de Saison

une petite liste des choses qui font que, moi, je suis contente de retrouver l'automne
- la lumière blanche pleine de brouillard le matin
- la fumée qui sort de la bouche
- les petits fruits sur les arbres nus
- les vignes qui tournent au rouge
- les pergolas qui se déshabillent
- les courges, les châtaignes et les noix
et le froid aux yeux...
Quelques images ici

18.11.10

Derniers jours en Syrie...

De retour en Turquie depuis hier soir (après un honorable petit périple entre Alep et Adana) , arrivés à Ankara ce matin (après une nuit difficile dans le train). J'y reviens plus tard...

On a passé nos derniers jours en Syrie à Alep qu'on avait quitté un mois et demi plus tôt. C'est toujours particulier de revenir dans un endroit qu'on connaît déjà un peu. A la fois agréable et facile, parfois perturbant voire décevant.

Derniers jours avant l'Aid El Kebir (littéralement la grande fête, aussi appelée fête du sacrifice ; la plus importante fête musulmane).
Il régnait dans la ville une agitation assez exceptionnelle. Le souk bondé de monde, les habitant d'Alep et de tous les villages alentour se pressant de faire leurs derniers achats avant les vacances. Une ambiance qui fait penser à celle de noël sous nos latitudes.

Et puis a partir du 16 (1er jour de la fête) : presque tous les commerces fermés, une ville beaucoup plus calme que d'ordinaire, le trafic réduit au minimum, des rues qu'on peut traverser les yeux fermés.
Et les boucheries ouvertes, les moutons qu'on égorge, les autres qui attendent sagement leur tour, presque stoïques...
Et aussi des enfants pleins les rues (vacances obligent), une mini-fête foraine dans un quartier populaire, des bandes de garçons un peu, voire très lourds (comme peuvent l'être des enfants de 8 à 16ans en vacances et sous le poids de l'effet de groupe...) ce qui gâchera un peu notre dernier jour en Syrie... dommage !
Quelques photos prises à Alep ces derniers jours (cliquer ici).


Hier on a donc quitté Alep et la Syrie.
On aurait pu prendre un bus direct pour Antakya à 5h du matin puis un autre pour Adana et passer le reste de la journée à attendre un train...
Finalement on a choisi l'option longue : dormir un peu plus longtemps, taxi pour Antakya (qui nous abandonne à la frontière..), passage de la frontière syrienne à pied, stop avec un camionneur pour parcourir les 4km de no man's land jusqu'à la frontière turque, passage de la frontière turque à pied, stop, bus depuis une ville dont on ignore le nom, changement de bus pour atteindre Iskenderun, encore un autre bus qui roule au ralenti jusqu'à Adana, rencontre d'un turc fort sympathique qui nous propose de nous aider à aller à la gare, bus de ville jusqu'à la gare, derniers mètres à pied après que notre guide nous ait expliqué le trajet et quitté le plus simplement du monde une fois sa mission terminée... 


Et après une bonne heure d'attente enfin le train de nuit pour Ankara.
On espérait trouver enfin un repos bien mérité mais un de nos voisin (un enfant d'environ 6ans très hyperactif et sûrement un peu handicapé) ne l'entendait pas de cette oreille.

On a donc retrouvé avec la plus grande joie la chambre que nous avions quitté il y a deux mois à Ankara... Ici aussi tout est un peu endormi... la vie devrait reprendre son cours habituel samedi...

11.11.10

En détails...


Deux dossiers de photos de petits détails et gros plans sont en ligne : du Liban (ici) et d'ailleurs (là)...

On a quitté Beyrouth hier pour Palmyre, on continue notre route demain pour Der-Er-Zor (tout à l'est de la Syrie) et la vallée de l'Euphrate avant de commencer notre retour vers Istanbul où nous sommes attendu le 25 pour prendre notre vol de retour en France...

Ça sent un peu la fin du voyage, un peu comme si le plus beau était derrière nous mais il nous reste encore 2 semaines et quelques endroits à découvrir...

8.11.10

Un petit tour au Liban...

On a donc pas pu résister à l'envie de faire un (petit) détour par le Liban.

Arrivés vendredi soir (à peu près au même moment que Bernard Kouchner) à Beyrouth, on a très vite rencontré un vieil écossais en vacances qui nous a indiqué un hôtel abordable ainsi que le bar le moins cher de la ville (pour ce genre de chose on peut faire confiance à un écossais d'une 60aine d'années capable de descendre 2l. de bière en moins d'une heure...)

Une petite journée Tripoli où l'on a bien apprécié traîner dans le souk, photographier les vielles maison mameloukes, dessiner la petite porte de la grande mosquée et le stand d'un vendeur de jus d'orange et montrer notre carnet de voyage aux vieux du coin... (Quelques photos de Tripoli ici)

Demain on va essayer d'aller à Cedars pour voir dans son habitat naturel l'emblème du pays.

Et puis Beyrouth c'est quand même plutôt chouette. C'est encore un peu Beyrouth. L'expression a encore du temps devant elle. Vivement qu'on aille voir Bagdad.

Beyrouth

des chantiers, beaucoup de chantiers
des vieilles maisons
des magasins de luxe
des bars à l'occidental
une très belle mosquée aux dômes bleus comme les toîts des maisons grèques, toute neuve
des églises aussi
des femmes voilées
des filles en mini-jupe

la radio en Français dans le bus

souvent on pourrait se croire en France, entre Mango, Promod et le café de l'étoile et ailleurs c'est encore vraiment "beyrouth"

éclectique, c'est le moins qu'on puisse dire
éclectique et en re-construction
en construction ou en re-construction

des pêcheurs
des enfants qui font du vélo et des joggeurs-marcheurs sur la corniche du bord de mer le samedi matin
des palmiers
des airs de croisette

des militaires aussi, beaucoup. En treillis blancs et gris.
et parfois quelqu'un qui vient, sans raison visible à nos yeux de touristes, demander d'effacer la dernière photo prise...
des zones militaires où là par contre on affiche des panneaux "no-photos"

des grandes grandes tours en construction qui deviendront (peut-être) des hôtels de luxe
on se demande comment ils vont trouver assez de monde pour peupler tout ce qu'ils sont en train de construire

dans les appartement de 560m² en construction, on prévoit une chambre pour la bonne (env. 3m²)

des impacts de balles encore
mais peu de traces finalement des années de guerre. On a l'impression qu'une forte envie pousse à passer le plus rapidement à autre chose, et le plus chic possible.

Dans Gemmayzeh, la rue des bars pas loin de notre hôtel, on entend bien plus de gens parler français ou anglais qu'arabe. Dans cette rue on pourrait être dans nimporte quel quartier branché d'une capitale européenne, mêmes musiques, mêmes boissons, même ammbiance...

La mer tout le long de la ville et même la plage dans la ville, royal. Dommage qu'une imperturbable odeur de fosse septique flotte dans l'air ambiant...

des projets de "village-urbain" aux noms prometteurs, tous proposant des concepts renversants : "des nouveaux mode de vie", "appartements luxueux, réels évocations du sens de l'élégance", "3000m² de jardins paysagers", "bringing comtemporary life into high definition" et même des nouveaux concepts de shopping, on aimerait bien voir...

des cafés-concepts charmants
une grande envie de nouveauté

des palissades de chantier au graphisme alléchant partout
plein d'espoir de designers...

Quelques photos ici

4.11.10

Retour à la civilisation

Après une semaine dans le désert (voir article "Wadi Rum") on s'attendait à vivre un retour à la civilisation plutôt difficile.
Finalement tout ça s'est passé relativement en douceur. On aurait pas pu rêver mieux...

A Amman depuis hier soir, on a retrouvé notre hôtel de la dernière fois ainsi que les quelques repères qu'on a ici. Pas tout à fait comme de rentrer à la maison mais presque.
On en a profité pour mettre en ligne quelques croquis. Cliquer ici.

On quitte Amman demain matin pour Beyrouth (via Damas)

Wadi Rum

On a failli ne pas aller au Wadi Rum.
Après de longues palabres, hésitations et recherches de renseignements, on avait décidé de faire l'impasse sur ce coin de désert du sud-est de la Jordanie, la deuxième destination touristique du pays après Pétra.

Un peu peur de se retrouver dans une espèce de supermarché du désert, entre cars de touristes, rabatteurs, guides peu scrupuleux et prix exorbitants...
La formule la plus courante (4h de "balade" en 4x4, arrêts minutes par ci par là, photos, coucher de soleil, photos, dîner, nuit et petit dej' en camp bédouin, le tout pour une cinquantaine d'euros chacun)  ne nous excitait pas tellement.
On avait plutôt envie de marcher tranquillement, de prendre notre temps et de passer plusieurs jours dans le désert. Pas trop le genre de la maison à priori. Ou alors il faut contacter un guide à l'avance, négocier un peu par mail et compter au moins 55 dinars (60€) par jour et par personne. On avait commencé les démarches mais les prix nous ont vite rebutés.

On avait donc fini par se faire à l'idée de ne pas y aller.

Et jeudi dernier on s'est dit que c'était peut-être un peu bête de passer à côté d'un des plus beaux coins de la Jordanie, que les touristes ne sont pas forcément idiots et que les lieux touristiques le son rarement par hasard.

On décide donc de tenter l'expédition en solo, de chercher un plan intéressant sur place, on se fixe un petit budget à ne pas dépasser, on se prépare à court-circuiter les rabatteurs en tout genres.
Au pire, on est aussi préparés à devoir faire demi-tour une fois à la porte du désert au cas où on ne trouverait rien qui nous convienne...

Finalement tout s'est plutôt bien passé.
Je passe les détails de la rencontre avec Defalah.
Pour une raison qui nous est encore inconnue, je crois qu'il nous a bien aimé. Il nous a demandé de payer pour les 3 premières journées à un prix tout à fait acceptable et après "Vous faites partie de la maison maintenant". Il nous a prêté à chacun une djellaba (pour ne pas faire peur aux chameaux... ou pour que les autres touristes comprennent qu'on était de la maison... on a pas trop su)

C'est comme ça qu'on est resté une semaine dans son camp ; à se promener dans les environs, aider pour la vaisselle et les repas, accueillir les touristes, passer du temps avec Baraka (l'autre "employé" du camp), progresser en arabe avec lui, nourrir les chameaux, partir à leur recherche avec le chef, dormir à la belle étoile.
Des belles rencontres, pleins de bons moments, le temps qui s'écoule tout doucement, le silence, les soirées à discuter en regardant danser le feux...

...puis il a fallu partir parce qu'on commençait à tourner un peu en rond, qu'il y a encore pleins d'autres endroits où l'on veut aller, qu'il y avait trop de travail pour faire de nous des vrais bédouins. On est peut-être resté un jour de trop mais je crois qu'il fallait ça pour se rendre compte qu'on est resté assez longtemps.

Plus de photos ici