27.10.10

Pétra

Difficile de raconter Pétra en quelques lignes. D'autant que tellement d'autres bien plus talentueux ont dû essayer bien avant moi.

Il faut venir voir de ses propres yeux.

Et je crois qu'il faut venir vite avant que le lieu perde de sa magie, avant qu'il devienne encore plus touristique, avant qu'il devienne un luxe inaccessible (38€ le billet pour 2 jours, 55 à partir de novembre prochain, 25 l'année dernière...), avant surtout que les bédouins, sans qui Pétra ne serait que des vieilles pierre sans vie ne perdent leur douce philosophie et leur sens de l'accueil.

Mais j'espère sincèrement me tromper.


Pétra c'est d'abord un site naturel extraordinaire.
Montagnes, falaises, canyons. Le Siq (une faille naturelle de plus d'1 km de long, large de 3 à 15m suivant les endroits) par lequel on entre doucement dans les lieux. Le sable rouge, la poussière blanche. La roche marbrée de rouge, d'orange, de jaune, de bleu. L'érosion qui a créé des formes improbables et creusé une multitude de petites grottes.


Et puis il y a ces bâtiments nabatéens sculptés dans la roche. Le kazneh (celui des cartes postales et d'Indiana Jonas) qui apparait majestueusement au sortir du Siq. Le monastère,  presque plus impressionnant, qu'on atteint après une montée de 800 marches. Les nombreux tombeaux. Et tant d'autres encore...


Il y a les touristes bien sûr, le tourisme de masse évidement mais finalement tout cela est bien secondaire, presque noyé dans l'immensité du site. Bien moins gênant que tout ce qu'on avait pu imaginer de pire.


Enfin et surtout il y a les bédouins.
Ils occupaient encore le site il y a 25 ans avant que, face à l'explosion touristique, on les "invite" à s'installer dans un village de béton à quelques kilomètres de là.
Les bédouins qui sont encore ici chez eux, qui vivent du tourisme bien sûr (vendeuses de bijoux, artisanats et souvenirs, loueurs d'ânes ou de chameaux) mais qui oublient leur côté commerçant dès qu'on prend le temps de discuter un peu avec eux ou d'accepter une tasse de thé.

Il y avait Sami, habillé tout de noir assorti au khôl autour de ses yeux soulignant joliment son regard un peu triste, sa mule alezane jamais bien loin, qui fait parti de ceux qui ne se sont pas résolus à quitter le site le soir venu ;
Mohamad ou Lost et son tout petit "donky" gris qui travaillait (peut-être) comme traducteur anglais-russe à Moscou, en vacances sur les terres de son enfance;
Masjeed le cavalier qui nous a fait nous a fait découvrir Pétra autrement, à l'écart des chemins touristiques ;
Hussein et Tamam (4 et 8 ans ?) avec qui on a partagé un joli moment de dessin ;
Tesser le chamelier qui en fin de journée nous a gentillement invité à passer plus temps ensemble le lendemain;
ces policiers qui jouaient à deviner la nationalité des touristes à l'allure... et ces innombrables rencontres très courtes dont les noms nous ont échappés...

Les yeux pétillants, la blague facile, la douceur de la vie empoignée à pleins bras, opportunistes à chaque heure, accueillants comme on ne pourrait l'imaginer, on aurait bien eu envie de passer plus de temps à leur côté...

Quelques photos ici

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